Face aux défis de la sécurité alimentaire mondiale, du changement climatique, de la restauration de la biodiversité, de l’épuisement des ressources, l’agroécologie offre un cadre de réflexion et d’innovation prometteur. Elle propose plusieurs leviers pour assurer la production agricole tout en réduisant l’utilisation des intrants et en préservant les sols et l’eau. Parmi ces leviers, le biocontrôle permet de réguler les maladies et ravageurs en utilisant leurs prédateurs naturels (oiseaux, insectes, microorganismes « auxiliaires »). L’utilisation de ces régulations naturelles implique de favoriser la biodiversité dans les espaces cultivés. Autre levier de l’agroécologie, la diversification des cultures, de la parcelle aux paysages, contribue à cette biodiversité et à la réduction de l’usage des intrants. Ce cadre permet de réfléchir l’articulation entre les productions animales et végétales dans les territoires, mais aussi les articulations entre tous les organismes présents dans les écosystèmes. Ces évolutions, qui vont conduire à des productions et des produits plus hétérogènes, vont aller de pair avec l’évolution des régimes alimentaires.
Dans la perspective des objectifs du développement durable tels qu’adoptés par l’ONU en 2015, INRAE étudie les conditions d’une transition de l’agriculture vers des systèmes multi-performants, bas carbone et bas intrants, en mobilisant les principes de l’agroécologie.
L'agroécologie, un changement en profondeur
Ces recherches s’appuient sur le progrès des connaissances fondamentales sur les composants des écosystèmes cultivés : les sols, les plantes et les animaux, ainsi que les organismes qui les entourent, qu’ils soient pathogènes ou symbiotiques. La génétique et les biotechnologies sont mobilisées pour accroître la résilience des plantes et des animaux face aux stress liés à des pathogènes ou à des conditions physiques ou climatiques défavorables. Les nouvelles solutions de biocontrôle, la gestion intégrée de la santé animale, la recherche des complémentarités entre élevage et production végétales, la diversification des systèmes de productions et des paysages sont des leviers de cette nouvelle agriculture. La conception des nouveaux systèmes agricoles s’appuie sur l’expérimentation, l’évaluation et la modélisation. Les ressources numériques participent et accélèrent ce changement en profondeur (nouveaux capteurs, automatismes, traitement d’information et intelligence artificielle, traçabilité).
L’étude prospective Agrimonde-Terra, coordonnée par INRAE et le CIRAD, a élaboré plusieurs scénarios d’évolution sur l’usage des terres et la sécurité alimentaire, en portant une attention particulière aux aspects nutritionnels et à la santé, souvent délaissés.
Suite à la lettre de saisine de plusieurs ministères, INRAE a remis en 2017 son rapport sur les usages et les alternatives au glyphosate dans l’agriculture française. Trois autres rapports remis en 2019 et 2020 concernent plus particulièrement la viticulture, l'arboriculture et les grandes cultures.
Dans la Drôme, INRAE et ses partenaires mènent depuis 2004 une expérimentation pionnière pour réduire l’utilisation des pesticides en vergers de pommiers. Dans les systèmes les plus économes en pesticides, la réduction atteint 50 %. Un verger circulaire sans pesticides est aussi en expérimentation.
La diversification est un des leviers principaux de l'agroécologie.
Diversification des modèles agricoles, mais aussi diversification des productions au sein des exploitations et des territoires...
Cécile Détang-Dessendre, directrice scientifique adjointe Agriculture d'INRAE, présente les différentes facettes de cette diversification, ses bénéfices et ses conséquences pour les agriculteurs et les consommateurs...
Deuxième orientation scientifique du projet INRAE 2030, nos objectifs sont :
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